Blanc & Demilly

27,00

le nouveau monde

Publié par : Les Éditions Lieux Dits
ISBN : 9782362191183 Catégories : , , ,

Description

L’œuvre des photographes Blanc et Demilly s’élabore de 1924 à 1962 et se partage entre une activité commerciale courante, celle traditionnelle de studio et d’illustration, et une pratique créatrice, inventive et féconde tant par sa richesse que par sa grande qualité.

Leur studio s’affirme comme un lieu apprécié du Tout-Lyon où défile le cénacle artistique, industriel, politique et médical, ainsi que la bourgeoisie locale. Au fil du temps, Blanc et Demilly se lient d’amitié avec les tenants des avant-gardes lyonnaises et ouvrent leur studio pour y exposer leurs œuvres. Ils inaugurent en 1935 une galerie d’art entièrement consacrée à la photographie, événement exceptionnel pour l’époque. Très actif, le duo lyonnais participe au Salon national de la photographie, d’abord comme exposants puis dans le jury, aux côtés des grands noms de la photographie française.
Leur volonté d’une photographie « neuve et hardie » révèle une attention précoce aux grands courants de la modernité photographique et artistique. Si, en quarante années, la production de portraits fut sans conteste la plus abondante car la plus lucrative, et le sujet de Lyon tant de fois réfléchi et aimé, leur curiosité ne put s’en satisfaire. Leur œuvre évolue ainsi des tout premiers essais d’inspiration picturale à l’affirmation des qualités plastiques de la photographie et de sa relation particulière avec la réalité. La volonté est partout présente d’exprimer le réel, de l’expérimenter, d’en révéler l’étrangeté, la beauté et l’insolite.

Ce livre est publié à l’occasion de l’exposition « Blanc et Demilly :
Le nouveau monde » présentée au musée Nicéphore Niépce
à Chalon-sur-Saône du 12 juin au 20 septembre 2015, en collaboration avec le pôle de photographie Stimultania et avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Bourgogne.

 

Auteurs

Textes :
François Cheval, Directeur du Musée Nicéphore Nièpce ;
Xavier Fricaudet, Auteur d’une thèse sur Blanc & Demilly ;
Céline Duval, Commissaire de l’exposition « le nouveau monde » au Musée Nicéphore Nièpce

Photographies :
Blanc & Demilly

Extrait

À côté de leur production immense de portraits de studio, les deux photographes prennent aussi leurs sujets au travers de rencontres,  au gré de leur fantaisie ou de leur activité commerciale. Ils sont,  en effet, à l’inverse de leurs concurrents lyonnais, les tout premiers  à la fin des années 1920 à investir dans des appareils miniatures pour l’époque : le Leica et le Rolleiflex. Alors que le portrait de studio est généralement posé, ils recherchent ici une approche naturelle du sujet permise par l’instantanéité et les appareils de petits formats. Leurs  images sont alors significatives d’une nouvelle liberté de mouvement.  Une citation de Gaston Ferdière nous éclaire sur le matériel d’Antoine Demilly : « Son appareil photographique ne le quitte pas. Il ne cesse d’appuyer sur le déclic après de rapides mises au point. Je le regarde  avec stupéfaction après avoir repéré un ensemble, se reculer, chercher  un angle, incliner la tête, se pencher à droite, à gauche, se balancer, s’accroupir, s’agenouiller. »

Dans ces portraits, le caractère intimiste  de l’image prédomine et renvoie toute l’humanité du sujet. Leurs images sont révélatrices d’une sensibilité aux joies simples, d’une attirance  pour les personnages de la rue. De même, pendant leurs déambulations, Blanc et Demilly ne cessent de prendre pour sujet leur ville, dont ils  font l’éloge avec un intérêt et un goût passionnés. Leur image de Lyon  est bien éloignée des poncifs de l’imagerie à grands tirages, des livres  de tourisme. Ici, ils choisissent des perspectives ignorées, dans une approche constructive délibérée et leur interprétation architecturale affirme alors un certain géométrisme où les lignes et les plans priment.  Ils obtiennent l’image d’un espace au graphisme accentué, donnant  ainsi à l’environnement un caractère très dynamique. Là, ils simplifient cette image, ménagent des vides non par des artifices, mais en tirant  parti des circonstances naturelles qui dissimulent, estompent les formes  et les contours, effacent le détail, ne laissent que l’essentiel. Ailleurs,  ce sont l’aspect anecdotique, le pittoresque qui retiennent leur attention. Aujourd’hui, ces photographies sont de véritables témoignages sur le Lyon des années 1930 et 1940 disparu en raison des travaux d’urbanisme et  des transformations de la société française.  

Les cinq mille tirages que Julie Picault me montre ont parfois été abîmés, malmenés ; ils ont changé plusieurs fois de propriétaire, ont été vendus un euro dans les marchés aux puces ou plusieurs milliers dans les grandes ventes. Dans les pochettes vertes, nous avons le plaisir de voir se mêler des papiers granuleux et profonds, des tirages des années trente et ceux, plus tardifs, des années cinquante, et des sujets, des commandes de toutes sortes. Nous ne sommes pas des historiens et Blanc et Demilly n’ont jamais cherché à construire une œuvre ou à s’inscrire dans un mouvement dogmatique. Toute leur production est là. Quelles photographies auraient-ils décidé de sauvegarder s’ils avaient su que leur fonds était destiné à disparaître ? Celles qui établissent un dialogue avec l’extérieur dans le climat de l’entre-deux-guerres ?
Celles qui vivent ? Je garde celles qui révèlent au mieux une tension, une menace imminente, une nostalgie sourde, mais je sais que mon choix est intimement lié à mon expérience sensible de regardeur. Cinq cents photographies sont reproduites, découpées, triées, classées. Classées pour mieux pouvoir ensuite leur permettre de se confronter. Arbres, nuages, fleurs, portraits, patrimoine, thématiques des commissaires. Un autre ensemble apparaît : « Voyage à Mexico ». Nos deux hommes n’y ont jamais mis les pieds. « La mer avait recouvert les dunes », « Julie ». La sélection doit rafraîchir le regard sur Blanc et Demilly, nous n’y trouverons donc pas les très belles héliogravures des Aspects de Lyon éditées par la société des Amis de Guignol en 1933 ou les œuvres vedettes, quais de Saône, montées de pierre…, présentées en 2000 au musée national d’Art moderne. Le parcours est composé lentement, librement, avec poésie et rebondissements intuitifs.

 

 

Sommaire

Avant-Propos, Céline DUVAL

Foreword, Céline DUVAL

Le nouveau monde, François Cheval

The new world, François Cheval

Pour une photographie neuve et hardie, Xavier Fricaudet

For a new and bold Photography, Xavier Fricaudet

PHOTOGRAPHIES

PHOTOS

Biographie

Biography

Fiche technique

Parution : Septembre 2015
Couverture cartonnée avec jaquette
Ouvrage bilingue français-anglais
Format : 24 x 29 cm
120 pages
85 images

Informations complémentaires

Poids 1.2 kg