Gustave Fayet
[Épuisé]

Extrait

La vie de Gustave Fayet apparaît passionnante à travers les témoignages de ses enfants et petits-enfants, sa fille Yseult et ses précieux souvenirs, Roseline Bacou décrivant le mécène et l'artiste, Denise, Geneviève, Aline... Elles ont toutes eu l'âme bercée par le roman familial si souvent raconté au coin du feu. Les archives, inlassablement classées et ordonnées par les différents descendants de Gustave Fayet, ont pu ainsi être inventoriées, photographiées et analysées par les auteurs de cet ouvrage, grâce au concours des membres de l'association du Musée d'Art Gustave Fayet à Fontfroide.

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S’il ne fut pas un bâtisseur comme son père, Gustave Fayet n’en fut pas moins très sensible à son cadre de vie : inlassablement, il répare, restaure, meuble, orne, décore ses demeures. Gustave Fayet était un dessinateur, un peintre, certes, mais c’est en tant que « décorateur », à une époque où cette profession obtient enfin la reconnaissance qu’elle réclamait, qu’il donne toute la mesure de son talent et qu’il atteint enfin, à la fin de sa vie, la consécration artistique dont il rêvait. Peintre de formation, il fait siennes les nouvelles idées qui secouent le monde de l’art dans les années 1880 et 1890 et qui plaident en faveur de la fusion des différentes disciplines artistiques. S’il n’a jamais appartenu au groupe des Nabis, il fut pourtant un des leurs, dans ses idées et dans son oeuvre, dans les expériences qu’il mena dans les domaines de la céramique, du vitrail, des tapis, du décor mural. Toute sa vie, Gustave Fayet va tendre vers ce but, créer un intérieur qui soit en accord avec sa personnalité, son moi profond, et l’imposer à sa famille.

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À la mort de Gabriel, en 1899, Gustave Fayet était son unique héritier. La mort de sa sœur cadette Antoinette, survenue huit ans auparavant, faisait de lui, à 34 ans, l’unique détenteur de la fortune familiale. Cet héritage qui le hissait au rang de grand propriétaire fit qu’il n’eut de cesse de protéger et d’améliorer le rendement du patrimoine foncier reçu de ses aieux. Gustave Fayet ne fut pas un grand bâtisseur comme son père, mais il eut le mérite d’être ouvert aux innovations techniques dont il fit bénéficier ses différentes usines vinicoles. Aux côtés de son père, il traversa la première crise de surproduction en 1893. Cette expérience face à la crise n’avait pu que l’aguerrir. Cette année là, le prix des vins du Midi, qui était de 19 francs en 1892, avait chuté à 12 francs. La fraude, déjà désignée comme étant la principale cause de cette mévente, engendra des mouvements de foule.