L’Alsace au cœur du Moyen Âge

39,00

De Strasbourg au Rhin supérieur, XIe-XIIe siècles

Publié par : Les Éditions Lieux Dits
ISBN : 9782362191206 Catégories : , , , ,

Description

Avant d’être un joyau de l’art gothique, la cathédrale de Strasbourg fut une basilique romane majeure, bâtie par l’évêque Werner et dont certaines parties, telles que la crypte, sont encore conservées. L’année 2015 fête le millième anniversaire de sa fondation. Ce jubilé offre l’occasion de poser un regard nouveau sur cet édifice insigne.
Elargissant l’approche bien au-delà de l’édifice lui-même ou de l’architecture romane alsacienne, l’ouvrage, fruit d’une collaboration entre le service de l’Inventaire du patrimoine de la Région Alsace et l’université de Strasbourg, offre un large panorama de l’Alsace et du Rhin supérieur de l’an mil au début du XIIIe siècle. Cette période, qui s’ouvre avec l’avènement des empereurs saliens et s’achève avec la chute de Frédéric II de Hohenstaufen, fut un moment charnière dans l’histoire de l’Empire germanique. Durant ces deux siècles, les deux rives du Rhin constituent le coeur névralgique de l’Empire et c’est à proximité du fleuve que s’édifient les grandes cathédrales de Spire, Bâle ou Strasbourg.
Abordant tant l’histoire, l’architecture civile et religieuse, les arts précieux que le paysage des XIe et XIIe siècles, ce beau livre richement illustré entend faire le point sur les dernières recherches dans ces domaines tout en invitant le lecteur à se laisser conduire à la découverte de sites majeurs ou moins connus.

 

 

Auteurs

Région Alsace

Collectif sous la direction de Marie Pottecher, Jean-Philippe Meyer, Jean-Jacques Schwien, et Alexandre Freund-Lehmann.

 

Extrait

Avant-propos

Durant l’année 2015, la cathédrale de Strasbourg, l’un des monuments les plus célèbres de l’Alsace et de tout le Rhin supérieur, a particulièrement retenu l’attention à l’occasion du Millénaire de ses fondations. De multiples événements et expositions ont déjà permis de rappeler la place éminente qu’elle occupe dans notre histoire. Toutefois, on ne saisirait pas tout l’intérêt de cet édifice majeur, commencé en 1015 et rénové par la suite, sans prendre en compte les églises, châteaux, villes et villages des XIe et XIIe siècles, ou encore les vestiges archéologiques retrouvés dans le sol, autant de témoins de la vitalité et de la prospérité qui caractérisent l’époque romane.
Je suis heureux qu’à l’initiative du Service de l’Inventaire du Patrimoine de la Région Alsace et de l’Université de Strasbourg un groupe d’universitaires, de chercheurs et de professionnels du patrimoine – historiens, archéologues, géographes et historiens d’art – aussi bien allemands et suisses que français, aient uni leurs efforts pour mettre au point ce bel ouvrage de synthèse.
Je les remercie chaleureusement pour leur participation à cette étude collective. Elle associe des disciplines aux approches spécialisées, qui concourent à une meilleure connaissance de ces deux siècles d’histoire médiévale. Ce livre et l’exposition qui l’accompagnent contribueront à diffuser, auprès d’un large public, les données sur l’histoire de l’Alsace et du Rhin supérieur, ainsi que sur leurs trésors architecturaux. Je voudrais saluer ici la contribution des chercheurs, cartographes et photographes du Service de l’Inventaire du Patrimoine. Au sein de la Région Alsace, ils ont recueilli avec compétence et passion une masse considérable d’informations et une copieuse documentation sur l’architecture et la production artistique de la rive gauche du Rhin, tant à Strasbourg que dans toute l’Alsace. Les minutieux travaux de ce service ont fourni un apport décisif pour la réalisation de ce livre. D’autre part, le partenariat développé pour cette publication avec l’Université de Strasbourg s’est avéré remarquablement fructueux. Puisse cet ouvrage constituer une incitation à la mise en valeur d’un patrimoine inestimable, et un point de départ pour un nouvel approfondissement des connaissances.
Philippe Richert
Président de la Région Alsace

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Organisation politique et ecclésiastique avant l’an mil
Depuis le début du XIXe siècle, le Rhin supérieur, région au coeur de cet ouvrage, embrasse les territoires de part et d’autre du Rhin, de Bâle à Mayence, incluant, sur la rive gauche, l’Alsace et le Palatinat, sur la rive droite, le Brisgau, l’Ortenau et, plus au nord, les Gaue (territoires) adjacents. Au sens restreint, le Rhin supérieur ici se limite à la partie méridionale de la vallée rhénane bordée par les Vosges à l’ouest et la Forêt-Noire à l’est. C’est de cette région dont il est question ici. Sise au sud-ouest de l’Empire germanique, elle était constituée de l’Alsace, qui depuis le haut Moyen Âge eut
à plusieurs reprises le statut de duché, et de la rive droite du fleuve, relevant de l’Alémanie, qui formait depuis le début du Xe siècle le duché de Souabe. Bien qu’à certaines périodes il ait joué un rôle de frontière, le fleuve relie ces deux espaces plus qu’il ne les sépare. Les textes nous livrent en effet que, vers l’an mil, les ducs de Souabe étaient également ducs d’Alsace et que Strasbourg était désignée comme capitale (caput ducatus) du duc Hermann II. Cette proximité entre les deux rives se manifeste à nouveau lorsqu’au XIIe siècle les Hohenstaufen prennent le titre de duc d’Alsace. Dans son organisation ecclésiastique, la partie sud du Rhin supérieur constitue un ensemble hétérogène : avec l’Ortenau en rive droite, la moitié nord de l’Alsace forme l’évêché de Strasbourg, tandis que sa moitié sud relève du diocèse de Bâle, le Landgraben près de Sélestat servant de limite. Sur l’autre rive, le Brisgau dépend du diocèse de Constance, dont les contours épousent peu ou prou ceux du duché de Souabe.

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La ville de Strasbourg

Les origines
Comme toutes nos grandes villes actuelles, les origines de Strasbourg sont antiques. C’est sans aucun doute à l’armée romaine qu’est revenu le choix de fixer un établissement permanent à Argentorate, peu avant notre ère. La première garnison est modeste, bientôt remplacée par une légion, soit 6 000 hommes. Ce camp légionnaire est localisé en bordure de l’Ill et constituera longtemps le noyau dur de l’agglomération. À ce camp s’est ajoutée une agglomération civile, établie le long de la voie d’accès ouest, divisée en deux zones d’occupation privilégiées : la première, en bordure immédiate du camp, comprend des secteurs d’habitat ; une seconde, au lieu-dit actuel de Koenigshoffen, est spécialisée dans les activités artisanales (poterie, métallurgie). Une importante zone funéraire, dans le secteur de la gare actuelle, sépare les deux entités. Hormis les murs du camp légionnaire et quelques bâtiments
administratifs, l’architecture monumentale y est des plus réduites, l’essentiel des bâtiments étant en terre et bois. La superficie maximale occupée – de façon extensive – au cours de la période avoisine les 240 ha, avec une vingtaine d’hectares pour le seul camp légionnaire.

Sommaire

Sommaire

  • Avant-propos
  • Introduction
  • Cadre politique et religieux
  • Le printemps de l’Alsace
  • La ville de Strasbourg
  • La cathédrale de Strasbourg
  • Les églises d’Alsace
  • Les édifices religieux de Spire, Limburg et du Palatinat
  • Les églises de Bâle, Fribourg et du Pays de Bade
  • Arts précieux, arts du métal
  • Les châteaux
  • Les villes
  • Les campagnes
  • Glossaire
  • Carte de localisation

Fiche technique

Parution : Septembre 2015
Couverture cartonnée avec jaquette
Format : 24 x 30 cm
256 pages
320 images

Hors collection Beau livre

Informations complémentaires

Poids 2.1 kg