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#Roux

27,00 14,50

Redheads

Publié par : Les Éditions Lieux Dits
ISBN : 9782362191039 Catégories : ,

Description

Une approche photographique troublante et une réflexion sur la rousseur

Couleur de feu, référence au diable, la rousseur avait au Moyen Âge une connotation maléfique : considérés comme des sorciers, les Roux étaient souvent persécutés, parfois brûlés. Aujourd’hui encore, attirante, mystérieuse, inquiétante, la rousseur ne laisse jamais indifférent. Elle est source de malaise ou de surpassement mais inévitablement elle forge le caractère de ceux qui la portent.

Sensible à l’histoire de cette minorité et à sa différence, Geneviève Boutry photographie depuis vingt ans les Roux et les Rousses. Accompagné de réflexions sur la rousseur et des témoignages de ses modèles, son troublant travail photographique apporte une nouvelle lumière sur la rousseur en se rapprochant des êtres et de leur intimité.

Auteurs

Photographies de Geneviève Boutry

Textes de : Xavier Fauche, David Le Breton,
Jean-Laurent Vonau, Joël Delaine.
De nombreux témoignages de personnes rousses.

Extrait

La rousseur, loin du détail anecdotique, s’insinue en effet sous la plume des écrivains, chargée du préjugé immémorial qui lui colle à la peau. Couleur emblématique d’une différence, tantôt infamante, tantôt élective, elle singularise l’individu et le dépersonnalise. Comme si l’onomastique s’effaçait derrière le chromatisme, la désignation identitaire passe inéluctablement par la couleur. Poil de Carotte a, en quelque sorte, fait disparaître François Lepic, le personnage emblématique de Jules Renard : le sobriquet remplace définitivement prénom et patronyme.

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Pour les croyances traditionnelles de la vieille France telles qu’elles se lisent dans les proverbes colligés par Françoise Loux et Philippe Richard, les roux sont censés avoir été conçus pendant les règles de leur mère. Ce sont des enfants de la transgression, faits dans le sang, même si la rupture d’interdit vient de leur mère et de leur père. Ils doivent à ces circonstances une exacerbation de virilité, on leur attribue un caractère violent, méchant, hypocrite, intenable. Les physiognomonistes redoublent cette image négative : « Ceux qui ont les cheveux rouges sont ordinairement envieux, vaniteux, fallacieux, superbes et méprisants ». Le roux est un personnage de l’excès, il est ambigu : conçu dans le sang et présumé avide de sang, viril mais simultanément féminin car menstrué lui-même, il est parfois mis en lien avec une autre figure indécidable : la femme à barbe. « Des cheveux roux, des femmes barbues, sauve-toi à la course », dit un proverbe. La rousseur fait de l’homme ou de la femme un être piégé dans la liminarité, dans un entre-deux, sans possibilité d’y échapper car leur apparence saute aux yeux.

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Baudelaire n’était-il pas lui également inspiré par des muses à la « chevelure ardente » ? Il dédia en tout cas une ode des Fleurs du Mal « à une mendiante rousse » qu’il décrivit de la manière suivante :

Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté.

Pour moi, poète chétif,
Ton jeune corps maladif
Plein de taches de rousseur
À sa douceur.

Feuilletez un extrait du livre au format PDF en cliquant ici

Sommaire

p. 8    Le regard de l’Autre… Préface de Valérie André

p. 20    Proximité au soleil David Le Breton

p. 32    Le monde des roux et des rousses Jean-Laurent Vonau

p. 40    De la rousseur dans l’art Joël Delaine

p. 106    « Pour toi non plus, Xavier, ça n’a pas dû être facile… » Xavier Fauche

p. 118    Quelques reflets roux dans une vie Annick Maziers

Bilingue Anglais – Avec 88 photographies de Geneviève Boutry et les témoignages de ses modèles.

 

 

Fiche technique

Parution : Octobre 2014
Couverture cartonnée avec jaquette
et coffret souple
Format : 24 x 22 cm
192 pages
88 images

Bilingue anglais

Informations complémentaires

Poids 3.0423792181513 kg