Corcieux

18,00 

Un bourg reconstruit

Description

 

Installée au creux d’une cuvette glacière du piémont vosgien, l’agglomération de Corcieux est traversée par le Neuné et ses nombreux affluents. Son territoire faiblement vallonné est propice au développement de l’industrie hydraulique : moulins, scieries, féculeries ont jalonné le territoire. Son sol riche et au faible couvert forestier a permis le développement d’une agriculture et d’un élevage prospères installés dans les nombreux hameaux périphériques dont les fermes restent les témoins.

Sa situation géographique, à égale distance de Gérardmer, Saint-Dié et Bruyères, a favorisé le développement d’une seigneurie fl orissante, complètement oubliée, puis d’un chef-lieu de canton industriel et commerçant.

Son bourg, détruit par les fl ammes en 1944, a fait place à une cité moderne. Il témoigne des différents partis architecturaux de la Seconde reconstruction, entre conservation de vestiges religieux et modernisation des centres d’activité publique et commerciale.

Aujourd’hui, profi tant de ses atouts naturels et climatiques de moyenne montagne, Corcieux, bourgade dynamique, labellisée « patrimoine du XXe siècle » en 2016, développe une forte capacité d’accueil touristique.

 

Auteurs

 

Inventaire général du patrimoine culturel – Lorraine

Région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

Texte : Jean-Yves Henry, avec la collaboration de Mireille-Bénédicte Bouvet
Photographies : Simon Durand
Cartes : Jean-Yves Henry

 

Extrait

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Le Ban de Corcieux dépend administrativement de la prévôté, puis après 1751 du baillage de Bruyères. Les ducs de Lorraine y exercent la haute justice pour les affaires réelles (relevant du droit), tandis que les affaires personnelles (délits) sont du ressort du chapitre de Remiremont. La moyenne justice est confiée à la mairie du Doyenné et la basse justice aux différentes mairies.
Le Ban de Corcieux constitue la limite nord du temporel des abbesses de Remiremont. Bien qu’étant leurs avoués, les ducs de Lorraine n’auront de cesse de leur disputer ce territoire. Ce conflit illustré par la « guerre des Panonceaux » se solde en 1579, sous le règne du duc Charles III (1543-1608), par la reconnaissance de l’autorité des ducs de Lorraine sur le territoire du chapitre et le partage de l’usage des terres et forêts appelées, dès lors, « indivises ».

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À partir de l’automne 1945, une ville provisoire constituée de près de 80 bâtiments en bois commence à se construire à l’est de l’agglomération. Les travaux avancent lentement, au fur et à mesure de la disponibilité des matériaux, des dotations du MRU, mais aussi de l’aide de structures philanthropiques : l’American Aid To France, la mairie du 8e arrondissement de Paris, les communes de Bourbon-l’Archambeau (Allier), d’Auxonne (Côte d’Or) et de La Neuveville (Suisse)… En attendant, les habitants se regroupent dans les bâtiments épargnés ou réaménagent des ruines avec des couvertures provisoires.
Les conditions de vie dans les baraquements sont sommaires. Le bâtiment à structure charpentée est fermé par des planches verticales doublées intérieurement de papier goudronné recouvert de planches rainurées. La couverture initialement en papier goudronné est progressivement remplacée par de la tôle ondulée ou des plaques de fibrociment. L’équipement est rudimentaire, la cuisinière à bois et quelques meubles « de sinistrés » en constituent l’essentiel. L’eau courante ne parvient sur l’évier de tôle qu’en 1948. Le confort s’améliore au gré des dotations du MRU et des dons.

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Bien qu’éphémère, l’industrie féculière a connu un fort développement à Corcieux dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les premières expériences de production de fécule de pommes de terre ont lieu en Alsace en 1810, la première féculerie s’installe dans les Vosges en 1833. Cette industrie connaît un développement très rapide, le département compte 250 sites en 1858, 300 en 1878, mais elle va régresser tout aussi rapidement face à la concurrence étrangère. En 1901, il ne reste que 75 féculeries et les dernières cessent de fonctionner dans les années 1960. Les féculeries s’implantent prioritairement sur les lieux de production de la pomme de terre, sur le piémont vosgien au sol gréseux où elles profitent de la force hydraulique mais surtout d’une eau de lavage d’excellente qualité. Leur développement correspond à l’essor de l’industrie textile, la fécule étant principalement utilisée pour hourdir les fils de chaîne des tissages, implantés quant à eux sur les deux versants du massif vosgien dès le début du XIXe siècle.

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Choisi en juin 1945, l’architecte-urbaniste François-Boleslas de Jankowski met en application une nouvelle vision de la ville : de larges voies, un centre-ville moins dense avec des services administratifs regroupés et des équipements de sports et de loisirs, des zones de logements collectifs et d’activités industrielles en périphérie.
Pour cela, il modifie le tracé de la rue Henry afin de la relier à la rue de l’Hôtel-de-Ville par une large courbe longeant le carrefour central. Il réserve des emplacements pour les zones industrielles, la gare routière, le centre médico-social, le centre d’éducation postscolaire et le terrain de sport avec piscine. Il anticipe le développement de la cité en prévoyant un grand quartier de compensation destiné à accueillir les nouvelles constructions et des zones industrielles.

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Les dommages de guerre ne prenant en compte que les éléments nécessaires à la célébration des offices, le curé a dû faire régulièrement appel à la générosité de ses paroissiens pour reconstituer les éléments dits « somptuaires » telles les verrières.
Celles-ci sont réalisées par Gabriel Loire (1906-1996) de Chartres en 1957, sur le choix de la commission d’Art sacré des Vosges et d’après des maquettes et cartons de François Bertrand de Bourg-la-Reine (92). L’ensemble comprend la rose du chœur de 4,30 mètres de diamètre, les 24 verrières de la nef, les quatre verrières de la chapelle, 14 panneaux losangés pour les communs et la verrière du tympan du porche.

Sommaire

Introduction
Un bourg du piémont vosgien – p. 5
Le temps du duché de Lorraine – p. 7
De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale – p. 10
Guerre et Reconstruction – p. 12
Entre tradition et modernité – p. 16

Un patrimoine en images
Le bourg et son territoire – p. 22
Les équipements publics – p. 42
L’architecture résidentielle et commerciale – p. 66

Annexes
Orientation bibliographique – p. 79
Sources – p. 79

Fiche technique

 

Parution : septembre 2016
Couverture souple à rabats
Format : 24,3 x 29,7 cm
80 pages
280 images

Collection Images du patrimoine n°299

Informations complémentaires

Poids 1,3227735731093 kg