Le geste et l´instant
[Épuisé]

Extrait

Lorsqu’il est sollicité en 1990 pour photographier les répétitions d’un spectacle du groupe Signes, Max Barboni ignore tout du monde du handicap et des possibilités offertes aux personnes handicapées de pratiquer un art ou de participer à un atelier de pratique artistique. Le photographe lyonnais, connu pour ses paysages vides de toute présence humaine est brutalement confronté à la matérialité du corps à la fois étranger et handicapé de l’autre. S´appuyant sur un précédent travail d´autoportrait, Max Barboni choisit alors d´interroger sa façon de photographier un corps, ici le tout autre corps de la personne handicapée, répondant à la proposition artistique d´un metteur en scène ou d´un scénographe. De 1995 à 2000, il part à la rencontre des troupes et associations qui, en Rhône-Alpes, animent des ateliers de pratique artistique ouverts aux handicapés. S´immergeant patiemment dans un monde que l´on qualifie parfois d´autre par peur de ce qui est différent, le photographe saisit la métamorphose des êtres engagés sur le chemin de la création et, au-delà, poursuit sa recherche personnelle sur l´environnement et les notions de différence, d´écart et de passage.