Besançon & ses demeures

40,00 

du Moyen Âge au XIXe siècle

Publié par : Les Éditions Lieux Dits
ISBN : 9782362190759 Catégories : , , ,

Description

Le charme de Besançon tient à un cadre géographique unique, la proximité de la nature et l’accumulation, autour de grands monuments, de demeures tassées le long des rues derrière lesquelles subsistent quelques jardins secrets. Contrairement à l’architecture militaire de Vauban dont peut s’enorgueillir la ville, largement plébiscitée et labellisée en 2008 patrimoine mondial de l’UNESCO, celle plus discrète des maisons reste méconnue.

Pendant longtemps, à cause de son statut de ville libre d’Empire, la cité a été maîtresse de son destin avant de devenir, au siècle des Lumières, une active capitale régionale. Il n’est donc pas étonnant que l’architecture privée ait d’abord affiché un certain nombre de particularismes.

Ils ne s’atténuèrent que dans le courant du XVIIIe siècle, moment où Paris devint, en matière d’art, la référence. Après la Révolution, Besançon aurait pu rester une banale préfecture de province. C’était sans compter sur les fortes personnalités de ses architectes chargés de renouveler et d’améliorer le cadre de vie de leurs contemporains et du développement de l’horlogerie qui en fit la capitale française de la montre. Une activité qui se lit aussi dans l’habitat du centre ancien. En explorant l’histoire de la demeure bisontine du Moyen Âge au XIXe siècle, ce voyage architectural tente d’offrir des clés de lecture sur les différents types d’habitat que le piéton découvre au fil des rues et veut donner à voir, au-delà de la simplicité ou de l’originalité des façades, comment les Bisontins habitaient leur chez-soi.

Auteurs

Inventaire du patrimoine, Région Franche-Comté

Par Christiane Roussel
Photographe : Yves Sancey,
avec la collaboration de Jérôme Mongreville

Extrait

Ville libre d’Empire entre 1290 et 1674, sans lien politique et administratif avec le reste de la Franche-Comté, siège d’un archevêché depuis le début du Moyen Âge, Besançon a été choisie en 1681 par Louis XIV comme capitale régionale, après le rattachement de la province à la France en 1678. Devenue préfecture du Doubs après la Révolution, puis préfecture de région en 1964, la ville actuelle, vingt-neuvième ville de France par le nombre de ses habitants, s’étend sur 6 505 ha dont 2 075 de forêts, ce qui la place parmi les premières villes vertes de l’hexagone. Sa population s’élève à 117 691 habitants (178 875 avec la communauté d’agglomérations). Le centre historique, peuplé de 14 730 habitants, comprend un cœur de ville appelé la Boucle, car il est inscrit dans un méandre accentué du Doubs dont l’étranglement est barré par un éperon rocheux sur lequel est construite la citadelle de Vauban, et le quartier de Battant situé sur la rive droite.

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Histoire de portraits : la ville en représentation

Contrairement à d’autres villes pour lesquelles on ne possède que peu de documents figurés anciens parce qu’ils ont disparu dans la tourmente de l’Histoire, Besançon bénéficie depuis le XVIe siècle d’une multitude de représentations bien conservées, dessinées, gravées, peintes, et même en relief, probablement parce que son site fut jugé de tout temps stratégiquement important. Néanmoins, le pli avait été pris bien avant Vauban et le resta bien après, comme si les divers représentants de la ville à travers les siècles avaient toujours eu, pour une raison ou pour une autre, le souci d’en « tirer le portrait ». D’autant que cette ville libre d’Empire possédait une forte identité, bien ancrée dans l’imaginaire des citoyens, même si l’image extérieure de cette enclave a pu susciter des commentaires peu amènes : ne l’avait-on pas considérée au xvie siècle comme « une paille dans l’œil de la Franche-Comté » ?
Quoi qu’il en soit, Besançon est extrêmement photogénique et l’exploitation de cette iconographie accumulée au cours des siècles s’est révélée si fascinante qu’elle a donné lieu à des expositions et à de nombreux ouvrages ou articles.
Nous n’avons nullement ici le projet de dresser un catalogue exhaustif de ces diverses représentations. En revanche, l’analyse détaillée de quelques plans, du reste souvent rattachés à des événements importants, paraît nécessaire, parce qu’elle suscite aussi des commentaires qui ne peuvent être exposés nulle part ailleurs ; ces commentaires sont évidemment indispensables à la compréhension globale de la ville traitée comme un objet, celle-ci n’étant pas, selon l’énoncé de Descartes, faite d’une succession d’additions mais d’une seule entité8. Vaste demeure de tous les habitants, Besançon possède en effet sa forme propre, ses dégagements, ses distributions, ses lieux d’assemblée comme ses coins secrets.

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Le palais Granvelle

Au moment de la construction du palais, situé en haut de la Grande Rue face à l’église Saint-Maurice, Nicolas Perrenot de Granvelle, premier conseiller et garde des sceaux de Charles Quint, se trouvait « au sommet de la hiérarchie impériale ». Il convient de souligner que sa demeure bisontine, outre un point d’ancrage pour sa femme Nicole Bonvalot et pour sa nombreuse progéniture, fut l’unique incarnation dans la pierre de la puissance du seigneur de Granvelle et son seul lieu de représentation, car la fonction qu’il occupait l’obligea sa vie durant à parcourir les routes d’Europe dans le sillage de l’empereur.
Le plan du grand logis, avec une cour entourée d’un portique, dérive du palais à l’italienne mis au point au Quattrocento. Son appellation « palais Granvelle », utilisée dès le XVIe siècle, indique d’ailleurs bien cette filiation. L’attitude de Nicolas Perrenot, qui adopta les préceptes de la nouvelle architecture, correspondait en tout point à celle de ses contemporains de la classe montante qui élevaient des châteaux à la mode, symboles de leur réussite sociale.

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Fiche technique

2ème parution : Mai 2016
1ère parution : Juin 2013
Couverture cartonnée gaufrée, jaquette
Format : 24,3 x 30 cm
296 pages
400 images

Informations complémentaires

Poids 2,3 kg