Europa, l´esprit des villes

Extrait

De nouveaux pays sont entrés dans l´Union européenne, et avec eux de grandes villes, des territoires qui depuis longtemps déjà font partie de notre héritage commun. Les villes européennes se singularisent chacune par leurs formes, leurs architectures, leurs atmosphères et leurs cultures particulières. Mais elles sont également marquées par une identité commune issue des origines des villes romaines ou grecques : l´agora, le forum, les monuments du pouvoir et de la culture. Les formes des villes naissent et renaissent de ces espaces publics et de ces lieux de sociabilité qui sont les socles de la ville européenne. Ces expositions vont nous faire découvrir ces liens qui unissent chacune de ces villes, leur génie propre, des villes méditerranéennes aux villes du Nord ou de la Mittel Europa. Ce programme d´expositions offre également au visiteur une vision de la modernisation des villes, des nouvelles formes issues de l´industrialisation et du développement de nouvelles activités économiques, des nouveaux espaces de travail, de vie sociale et de pratiques collectives. Europa, l´esprit des villes présente une image fragmentée de ces villes européennes si différentes et si proches, des grandes métropoles comme Berlin aux villes en guerre comme Sarajevo et aux cités patrimoniales comme Venise. Europa, l´esprit des villes, par ses 30 lieux d´exposition à Lyon et les œuvres de plus de 40 artistes, nous invite depuis notre cité à un voyage photographique à travers notre continent. Lyon accueille l´Europe, Lyon fait danser l´Europe, Lyon montre l´Europe. Il y a d´innombrables façons de photographier la ville contemporaine. Certain la parcourent de long en large, l´attention flottante, prêts a se laisser surprendre par des situations inattendues. D´autres appréhendent son essor tentaculaire, ses mutations architecturales ou ses non-lieux, espaces aléatoires et sans fonction ayant échappé à la grille rationnelle des urbanistes. D´autres encore font d´elle le lieu d’une vie sociale caractérisée par la tension entre individualité et collectivité. Ces approches s’accompagnent de traitements différents, dont on ne retiendra ici que deux grandes variantes. La première consiste à effectuer un relevé détaillé de l’architecture ou à témoigner des conditions de vie de diverses catégories, sociales. Cette démarche se caractérise par un style dépouillé d’expression personnelle, par des images tendant à une objectivité, souvent frontales de l’ordre du constat. La seconde privilégie la subjectivité du photographe, engagé dans la réalité urbaine avec ses souvenirs, ses fantasmes, son imaginaire ou sa mélancolie.