Le Val de Nièvre

22,00 

Un territoire à l’épreuve
de l’industrie

Description

Rural et industriel,  le Val de Nièvre est caractéristique de la Picardie.

À mi-chemin entre Amiens et Abbeville, le Val de Nièvre est traversé par la rivière de la Nièvre, affluent de la Somme. Il présente, depuis le milieu du XIXe siècle, ce double visage rural et industriel qui constitue une des caractéristiques de la Picardie. Mais surtout, il est structuré autour d’une vallée industrielle sans équivalent dans la région.

L’entreprise Saint Frères, empire industriel en Val de Nièvre

Les aménagements du paysage sont d’abord liés à la présence de l’abbaye de Berteaucourt-les-Dames et du prieuré de Moreaucourt, puis, aux XVIIe et XVIIIe siècles, à celle des nombreux châteaux de plaisance. Les grandes mutations de la vallée résultent de son industrialisation progressive par la famille Saint : à partir de 1857, l’ancien peignage de laine de Flixecourt devient la première manufacture française de tissage mécanique du jute. Cette innovation assure le succès immédiat de l’entreprise, et marque à la fois le début d’un véritable empire industriel et l’expansion de la vallée de la Nièvre, dont la population double en trente ans. L’entreprise Saint Frères ne se contente pas de développer ses sites de production : routes et voie ferrée relient les usines entre elles, et de nombreuses cités ouvrières se déploient au sein des villages et bourgs désormais marqués par l’industrie.

Architectures remarquables en Val de Nièvre

Durant plus d’un siècle, l’activité industrielle du premier employeur de la Somme a contribué à façonner et à enrichir ce territoire rural. C’est pourquoi cet ouvrage fait également une large part aux châteaux, aux églises et à leur mobilier ou encore à l’habitat et aux édifices publics des villages qui témoignent de la richesse de l’histoire du Val de Nièvre depuis l’Antiquité.

Auteurs

Inventaire du patrimoine, Région Picardie

Par Frédéric Fournis, Bertrand Fournier
avec la participation de François Riquiez et Isabelle Barbedor
Photographes : Marie-Laure Monnehay-Vulliet, Thierry Lefébure

Extrait

Un territoire, une histoire

Situé entre Amiens et Abbeville, le Val de Nièvre forme une communauté de vingt communes réparties entre les cantons de Domart-en-Ponthieu et de Picquigny. Organisé autour de Domart, qui en a longtemps été le centre administratif et économique, ce territoire comprend plusieurs entités. La basse vallée de la Nièvre, industrialisée et urbanisée à partir du milieu du XIXe siècle à l’initiative de l’entreprise Saint Frères, comprend les sites majeurs de L’Étoile, Flixecourt, Ville-le-Marclet, Saint-Ouen, Saint-Léger-lès-Domart et Berteaucourt-les-Dames, avec leurs usines et leurs cités ouvrières. Les villages de l’est de la vallée, Pernois, Halloy-lès-Pernois, Canaples et Havernas, ont pour leur part conservé leur caractère rural. Les paysages agricoles s’étendent en majorité sur le plateau de Domart, où de vastes exploitations céréalières servent d’écrin aux villages de Bouchon, Vauchelles-lès-Domart, Surcamps, Franqueville, Fransu et Ribeaucourt.
La diversité des paysages, des histoires ou des activités n’ont pas effacé l’unité de ce territoire et de sa population qui maintiennent cette culture rurale et industrielle picarde.

____________________________________

De vallées en plateaux

Le Val de Nièvre s’étend en majorité sur le plateau crayeux du Ponthieu, à mi-chemin entre Amiens et Abbeville. Ce plateau forme une étendue au relief assez souple dont le paysage varié, essentiellement constitué de grandes surfaces cultivées, est animé de bocages et de bosquets.
La Nièvre prend sa source à Naours et suit une courbe est-ouest de 23 km. Elle est rejointe par le ruisseau de la Fieffes à Canaples, puis par celui de la Domart à Berteaucourt-les-Dames et se jette dans la Somme à L’Étoile. Ce réseau hydrographique est bien visible sur la carte de Cassini de 1757.

____________________________________

 La formation d’un territoire rural

Dès l’Antiquité, l’activité humaine a investi les vastes et riches espaces des plateaux et de la vallée de la Somme. L’archéologie aérienne récente a révélé de nombreux enclos circulaires correspondant à des tumulus arasés de l’âge du bronze et du premier âge du fer (Domart-en-Ponthieu, Surcamps, Ville-le-Marclet). L’oppidum de L’Étoile, dit Camp de César, est quant à lui un des plus importants témoignages de l’âge du bronze en Picardie. Par la suite, l’occupation romaine a laissé des vestiges (Bouchon, Ribeaucourt), notamment de grandes villae (Domart-en-Ponthieu, Fransu, Havernas, l’Étoile, Vauchelles-lès-Domart) ou encore le tracé de l’ancienne voie d’Amiens à Boulogne (actuelle chaussée Brunehaut), qui traverse le bois de Vignacourt et le village de Saint-Ouen, et qui marque la limite communale de Surcamps.

____________________________________

D’une guerre à l’autre

L’entre-deux-guerres est timidement et ponctuellement marqué par l’évolution du paysage rural et industriel. L’entreprise Saint Frères, qui a participé à l’effort de guerre, poursuit la modernisation de ses usines et de ses équipements sociaux. Les communes industrialisées concernées, comme Saint-Léger-lès-Domart, se dotent de nouveaux équipements publics. Dans les communes rurales, il faut souligner parmi les initiatives isolées l’action de Gérard de Berny (1880-1957), qui maintient à sa façon la tradition du mécénat d’Ancien Régime. Héritier d’une riche famille de négociants, il réunit dans son hôtel amiénois (ancien hôtel des Trésoriers de France, actuel musée de l’Hôtel de Berny) une riche collection de livres, d’œuvres et d’objets d’art. À Ribeaucourt, il entretient et embellit le château familial ainsi que le vaste domaine agricole et forestier. Il commande aux fameux architectes et décorateurs amiénois Pierre Ansart et son fils Gérard les plans d’un enclos autour de la chapelle funéraire familiale attenante à l’église paroissiale. À Ribeaucourt également, la belle-sœur de Gérard de Berny, née Adrienne de Morgan, fait appel à l’architecte Louis Quételart pour édifier une villa qui représente, avec le nouveau « château » de Robert Saint à Ville-le-Marclet, une ambitieuse incursion de l’architecture de la villégiature dans le Val de Nièvre.

Fiche technique

Parution : Mars 2013
Couverture souple à rabats
Format : 24,3 x 29,7 cm
112 pages
250 images

Collection Images du patrimoine

Informations complémentaires

Poids 1,5432358352941 kg